Bon et bien voilà une petites de mes créations, c'est pas très gai mais bon... J'éspère que vous aimerez, en attendant je vous laisse lire...
Le temps infini d'une vie
Je suffoque, aidez-moi… S’il vous plaît… Que quelqu’un me sorte de mon enfer. Mes yeux me brûlent, ma gorge se resserre, je ferme les yeux en grimaçant. Des petites perles salées coulent déjà le long de mes petites joues rebondies et se perdent… Dans le noir…
La vie n’était plus joyeuse. Je me sentais perdue et abandonnée. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même, tout ce que j’avais été n’était plus qu’un vague souvenir. Pourtant, personne ne semblait le remarquer… Je n’étais certes pas seule mais j’avais ce sentiment désagréable qui aspirait tout ce qu’il y avait de plus gai en moi. Sans doute n’étais-je qu’une sombre sotte qui ne voyait pas ce qui l’entourait ou alors… Une pauvre fille qui n’avait jamais réussi à trouver sa place sur cette terre… Peut être n’y en avait-il tout simplement pas…
Je n’étais pas comme les adolescentes de mon âge. Je ne possédai pas autant d’artifices et de charmes que ces jeunes prétentieuses. Je n’avais ni la silhouette gracieuse de Claudia Schiffer ni la beauté d’une Scarlett Johanson. Je n’avais pas de don particulier pour un art et aucune facilité dans aucun domaine. Envieuse ? Qui ne l’aurait pas été à ma place ? Entourée par des filles plus jolies les unes que les autres, plus douées, plus matures, plus intéressantes, cela ne faisait aucun doute que j’étais le loup dans la bergerie… Je ne me sentais pas à ma place dans ce monde d’apparences, dans cet univers aux semblants parfaits mais aux profondeurs si noires et cruelles qu’elles vous entraînaient toujours plus profond, jusqu’à vous engloutir. Je ne voulais pas appartenir à ce monde. Ces gens qui vous dévisageaient, leurs paroles doucereuses et leurs moqueries qui ne reflétaient que la méchanceté de cette société. Ce sentiment d’infériorité qui vous envahissait et qui vous empoignait au plus profond de votre être… Cette souffrance intérieure, qui jamais ne devait paraître… Je ne pouvais plus la supporter.
Mes rêves ? De futiles espoirs de petite fille bien trop pauvre pour y parvenir. Trop d’ambitions pour une simple d’esprit. Je voulais faire quelque chose de ma vie, mais cela me paraissait comme tabou, une interdiction qu’une force étrangère m’imposait. Tout mes rêves, jetés en un instant à la poubelle comme un vulgaire bout de papier… Autre chose ? Mais quoi ? Y avait il seulement quelque chose pour lequel j’étais faite ? Une simple décision, une petite chose qui bouleversait votre vie jusqu’à la fin de vos jours. N’était ce pas une chose bien trop grave à prendre ? Ou n’étais-je qu’une indécise ? J’hésitai, le doute m’envahissait… Et si rien ici n’était vraiment fait pour moi…Ou plutôt… Si je n’étais pas faite pour ce monde… ?
Mes amis ? Y en avait il réellement ? La vie n’était qu’une suite de rencontres et de déceptions. Pourquoi donc alors devais je continuer à espérer ? Peut être parce que je ne voulais pas perdre ma foi en l’être humain comme je l’avais perdu pour la vie. Peut être… Je me plaisais encore à croire que quelqu’un sur cette terre n’était pas hypocrite, ne cherchait pas à me faire du mal par n’importe quel moyen. Le problème venait peut être de moi après tout… C’était même certain… Si les gens autour de moi m’abandonnaient les uns après les autres, il devait bien y avoir une raison valable… Sûrement étais je trop… Je ne savais pas quoi… Détestable ? Lassante ? Quelque chose de ce genre… ? Même ceux qui prétendaient être mes amis ne le pensaient pas toujours, du moins, c’est ce que je soupçonnai… Je l’adorai, elle m’adorait, du moins je le pensai… Elle s’est détachée, m’a abandonnée sans raisons évidentes, sans une explication… Pourquoi avait elle fait cela après tout ce temps ? Une véritable amie ne se comportait pas de la sorte, n’est ce pas ? Si seulement ce sentiment n’avait été qu’unique… Mais il s’était répété par la suite… Encore et toujours ce sentiment de trahison, cette blessure qui apparaît dans votre cœur et qui ne cicatrise jamais réellement… Les gens bougeaient autour de moi, me parlaient, riaient et pourtant… Je restais sourde à leurs paroles, je ne souriais pas, je pleurai en silence sans que personne ne s’en inquiète. Et si quelqu’un semblait remarquer quelque chose je lui offrais mon plus beau sourire et le rassurai « Non non tout va bien ». Il ne cherchait pas à en savoir plus… Je ressentais une certaine amertume, pourtant injustifiée… Ces amis ne me connaissaient pas, personne ne me cernait véritablement, personne ne percevait le chagrin et le désespoir qui grandissaient en moi un peu plus chaque jour. Je voulais arrêter le temps, ne plus grandir, bazarder toutes ces idées d’avenir, de séparations, de tristesse. Me retrouver, ou plutôt savoir qui j’étais, voir les gens que j’aimai, faire quelque chose que j’aimai. Du temps. Je n’en demandai pas beaucoup, seulement assez pour me poser, pour réfléchir.
« Arrêtes de te plaindre, t’as une famille géniale ! Et un copain qui t’aime ! Et puis on est là nous ! » Pourquoi pensaient il que ces arguments pouvaient faire mon bonheur ? Il étaient là ? Eux ? Tellement d’occasions où ils m’ont isolé que je me demandai encore combien de temps j’allai me leurrer à les croire… Un petit ami ? Pour combien de temps encore ? S’il savait ! Nos disputes étaient tellement nombreuses, toutes sans raisons apparentes, ou plutôt toutes de ma faute… Que je me demandai combien de temps encore il allait réussir à me supporter…
Mes deux sœurs me mettaient sans arrêts à l’écart depuis des années à présent, se liguant souvent contre moi ; Mes parents, eux, me faisaient confiance mais comptaient trop sur moi. Ils n’avaient certes pas le profil de ces parents étouffants qui vous mettent la pression pour tout, tout le temps, mais la simple pensée de les décevoir me rongeait. La moindre petite chose était prétexte à ce que l’angoisse et la peur d’un regard dépité ne m’engouffrent dans un renfermement. Il y faisait noir, je ne souhaitais pas y être seule, et pourtant j’y restai car je ne désirais pas que l’on me prenne pour une fille lâche ou couarde. Je ne voulais pas… Et pourtant ce regard… Cette colère qui laisse place à la déception, je l’avais vu dans leurs yeux. Comme avait dit Geneviève Bersihand « On souffre d’avantage des déceptions que l’on inflige à ce qu’on aime que de celle qu’on subit ». Je dois dire qu’elle avait tout à fait raison… Ce jour là, la peine que j’avais ressentie était si grande que le peu de confiance en moi, si un jour il y en avait eu, avait disparu. La pression des examens ajoutée à celle que je m’imposai moi-même m'asphyxiait. Pourquoi tout le monde autour de moi savait où il allait et ce qu’il allait devenir ? Pourquoi tout le monde pensait que j’étais une fille qui savait ce qu’elle faisait, qui avait tout pour être heureuse ou presque ? Le bonheur existait-il réellement ?
Je n’étais sans doute qu’une petite fille capricieuse qui ne se rendait pas compte de la chance qu’elle avait, et pourtant je souffrais. Je m’en voulais de ressentir ce sentiment de complainte, mes jérémiades, mes lamentations ne m’étaient d’aucunes utilités, je le savais bien. Pourtant je ne pouvais m’empêcher d’y penser, malgré l’atrocité de ce monde, malgré les souffrances de ce monde, malgré tout je n’arrivai qu’à penser égoïstement à ma petite personne… Je voulais sortir de ce corps affreux, quitter ces idées embrouillées, laisser cette vie sans avenir à quelqu’un d’autre et me laisser bercer par les flots d’un long fleuve tranquille. Des violons jouant une mélodie triste et poignante, des violoncelles s’y ajoutant, puis un piano, des notes douces et fortes à la fois… L’eau envahissant mon corps tout entier, me laissant divaguer jusqu’à m’endormir. Avoir le temps de dormir, juste un peu de temps…
Voilà...