Bon, je passe rapidement pour poster mon chapitre...J'espère qu'il vous plaira, malgré que la fin soit baclée u_u...Bref, bonne lecture!
Chapitre 16: Joli garçon
« -Passe-moi mon sac. »
Yunho leva les yeux.
« Mon dieu. Mon dieu. Mon dieu. »
Pétrifié, il fixa des yeux Jae Joong, qui venait de l’interpeler. La chemise ouverte, dévoilant presque tout son buste, debout devant lui, de petites gouttelettes d’eau tremblantes aux bouts de quelques mèches, l’androgyne ne semblait absolument pas se rendre compte du charme qu’il dégageait.
« Il veut ma mort ou quoi ? »
Yunho réalisa tout d’un coup ce qu’il était en train de faire et se passa la main devant les yeux.
« Ferme ta chemise…marmonna-t-il, la voix rauque.
-T’occupes. Passe-moi mon sac. »
Il soupira et se pencha en avant, la main toujours devant les yeux. Tâtonnant par-ci par-là, il finit par trouver ce que demandait l’androgyne. Il tendit le bras, le sac au bout.
« Merci, grogna Jae Joong en évitant soigneusement du regard son interlocuteur. Et arrête de jouer les vierges effarouchées, tu veux ?
-Comment est-ce que je pourrais être une vierge effarouchée ? Je suis un homme, je te signale, répondit Yunho, sans pour autant retirer sa main.
-Tu préfères peut-être puceau effarouché ? interrogea l’autre en fouillant dans son sac.
-Mais tu me les casses ! Fous-moi la paix, ducon. »
Yunho tourna le dos à l’androgyne, retirant par la même occasion sa protection manuelle. Ce dernier fut surpris par cette hargne inhabituelle.
Qu’avait-il encore fait ? Etait-ce une erreur, de faire des cauchemars ? Etait-ce une erreur, d’avoir un passé douloureux ? Devait-il s’attendre à être traité comme un pestiféré ? De toutes façons, ces richards étaient tous les même. Tous. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. C’est dans ces pensées amères que la douleur vint réveiller son dos.
Poussant un soupir, il reprit ses recherches, quand il parvint à attraper le pot bleu. Il le lança à la tête de Yunho.
« Non mais ça va, oui ? T’as pas fini de m’emmerder ?
-Malheureusement pour toi, non ! répliqua aussi sec Jae Joong en retirant sa chemise.
-…Qu’est-ce que tu fais ? demanda alors l’autre affolé. Tu…tu…. »
« Bon sang. Ça y est, il veut se venger ou quoi ? C’est pas comme ça qu’il va y arriver…Il donne plus envie qu’autre chose…Qu’est-ce que je raconte ? C’est un homme Yunho, un homme…Un homme qui a une petite amie. On respire… »
La voix de Jae Joong sortit l’homme de ses pensées.
« -J’enlève ma chemise, ça se voit pas ? »
Yunho déglutit péniblement, alors que l’androgyne posait son vêtement sur son dossier. Une peau satinée, blanche, sans imperfections. Une peau qu’il mourrait d’envie de caresser. Des épaules aussi bien structurées que le seraient celles d’une statue grecque. Ce buste à portée de main…Il secoua la tête. Qu’est-ce qui n’allait pas, chez lui ? Le voilà en train de fantasmer sur un homme…
« Du calme. Du calme. Tout va bien… »
Jae Joong s’assit sur son siège, et prit le pot qui avait atterri sur les genoux de son voisin. Il effleura, par mégarde, les jambes de ce dernier, qui sursauta.Tendu comme il était, ce n’était vraiment pas une bonne idée de le toucher…
L’androgyne fronça des sourcils. Qu’est-ce qu’il lui prenait, à celui-là ? Perplexe, il fit tourner le bouchon et tendit le récipient ouvert à Yunho.
« -…C’est quoi ?
-T’occupes. Contente-toi de me mettre ça sur le dos. »
Sur ces mots, il se retourna, offrant à son voisin la vue d’une peau rougie, et surtout, d’un ensemble de cicatrices. Ce dernier hoqueta de surprise.
« -…Qu- C’est quoi ça ? »
Oubliant tous ses troubles d’un seul coup, il effleura maladroitement les cicatrices du bout des doigts.
L’androgyne sentit une vague sentation de chaleur envahir son corps. Mais il n’en prit guère compte, le dos commençant à lui cuire douloureusement.
« …C’est rien. La crème, s’il-te-plaît, marmonna-t-il en accentuant ces derniers mots.
-…Qui t’a fait ça ? »
Jae Joong poussa un soupir. Ce type n’était pas possible…Agacé, il mit la tête en arrière, regardant son voisin dans les yeux.
Yunho se mordit la lèvre inférieure. Bon sang, est-ce qu’il se rendait compte de ce qu’il faisait ? S’il s’écoutait…S’il s’écoutait…
« Si je m’écoutais, je serais déjà en train de…Mais qu’est-ce que je raconte ? Il faut que je me calme…Inspirer, expirer.. »
« Ecoute, mets-moi de la crème et pose pas de question.
-Tsss…Tu n’es pas en position de force, rétorqua Yunho, en sentant sa voix défaillir. Raconte ou laisse tomber pour la crème. »
Jae Joong sentit la colère lui monter au nez. Mais ce crétin avait raison. S’il ne voulait pas lui mettre sa crème, il devrait attendre que Yoochun se réveille…Il serait déjà devenu fou de douleur. Poussant un soupir résigné, il marmonna un « d’accord » inaudible.
« Pardon ?
-Très bien, t’as gagné ! persiffla l’androgyne. Je te raconte, mais par pitié, mets-moi cette foutue crème ! »
Tandis qu’il se remettait en position assise, un sourire s’afficha sur le visage de Yunho. Il avait gagné. De peu, mais il avait gagné.
Changmin rafla le valet de Tomoko en même temps que son roi. Un bon moment que leur partie durait et il n’avait pas cessé un instant de sourire.
Et sur le visage de la jeune japonaise, son rictus décomposait en même temps que l’espoir qu’elle avait nourri jusqu’à présent. Et en même temps, un autre sentiment commençait à se faire ressentir, bien plus fort : l’angoisse. Elle montait, suivant les nerfs, les vaisseaux sanguins et commençait à former une boule dans la gorge de la jeune fille. Elle n’osait pas se l’avouer, mais…
Elle avait envie de pleurer.
Pour le moment, elle avait réussi à tenir. Respirant du ventre, tentant de suivre la partie…en vain. Plus son tas diminuait de volume, plus ses glandes lacrymales étaient sur le point de faire déborder le vase. Clignant des yeux, elle posa son trois, la gorge serrée.
Le coréen, en face d’elle, avait l’air ravi. Mais ce n’était qu’une façade. Il avait de plus en plus honte, honte de jouer avec l’existence de Tomoko. Il avait perçu depuis longtemps l’humidité de les yeux dela jeune fille. Et il en avait mal. Il posa un six, et le récupéra aussitôt, prenant par la même occasion la carte de la jeune fille.
Tomoko se mordit la lèvre. Il ne devait pas lui rester grand chose…Tout au plus une quinzaine de cartes. Elle serra les dents et posa un deux de pique.
Changmin était sur le point de gagner. Pourtant, il n’en était pas réellement heureux. Mais un jeu était un jeu, n’est-ce pas ? Et une mise était une mise. Pas question de se défiler. Il étouffa un soupir et posa…Un deux de trèfle.
« -Bataille.. » souffla la japonaise, qui n’avait plus du tout cœur au jeu.
Le coréen haussa les épaules et posa une carte de dos, puis une autre, de face. Un six. Tomoko fit de même, tendue. Six.
Elle haussa des sourcils, mais ne fit pas de commentaire. Et cette fois, tous les deux, posèrent simultanément leur cartes de dos, puis de face.
Dame de Pique et Dame de cœur.
Changmin eut un sourire, puis posa à nouveau ses cartes. Il fronça des sourcils, alors que Tomoko les haussait, étonnée.
Encore les mêmes.
« C’est quoi ce bordel ? grinça-t-il entre ses dents, tout en reposant une carte de dos, puis une de face.
-Encore ? »
Il baissa les yeux vers le jeu. Eh oui, encore. Les deux Valets semblaient leur sourire ironiquement.
Les cartes, semblables, se suivirent jusqu’à ce que Tomoko termine son tas. Elle déglutit et piocha deux cartes dans le jeu. Un de dos…puis un trois de pique. Elle grimaça. Cette fois, c’était bel et bien la fin. Changmin allait récupérer tout son jeu. Et il allait gagner…
Ce dernier posa une carte de dos. Le visage de Hello Kitty fut aussitôt caché par une toute autre carte. Le coréen poussa un juron. La japonaise écarquilla les yeux.
Le deux de trèfle qu’il venait de poser semblait avoir juré sa perte.
Les mains de Yunho parcouraient son dos. Avec une sorte de langueur qui le gênait. Elles étalaient la crème sur ses cicatrices, qui lui semblaient déjà moins douloureuses. Mais ces mains…Il trouvait ça agréable. Tellement agréable que c’en était gênant.
Kim Jae Joong, troublé ? C’était bien possible. Mais à ce point…
« Alors, raconte, marmonna la voix appartenant au même propriétaire que les mains qui le troublaient tant.
-…Mmpf »
« Non mais il se fout de ma gueule là ? »
Yunho retira ses mains. Jae Joong étouffa un gémissement. Bon sang, qu’est-ce que c’était que cette sensation ?
« -…ça va, ça va. » grogna l’androgyne.
Merde, il avait vraiment du mal à maîtriser sa voix. Rauque, presque suppliante…Il secoua la tête, tentant de reprendre ses esprits. S’il avait su que ce type lui faisait autant perdre ses moyens…Il ne l’aurait jamais approché.
« -…Je t’écoute. »
Yunho reposa ses mains sur le dos de Jae Joong. Il recommença à étaler la crème nacrée, lentement. Ses doigts palpant presque la douceur de la peau. Mais il y avait aussi le toucher étrange des cicatrices qui semblaient récentes. La croûte semblait avoir été retirée fraîchement, et on sentait la rugueur de ces dernières. Pourtant, c’était agréable à toucher, à caresser.
Jae Joong frémit, en sentant le mouvement des doigts de son voisin. Il toussa, tentant de masquer son trouble puis commença son récit. Pour qu’il ne s’arrête pas…
« -…Comme tu sais, je travaille à la JMB’s Corporation. Et pour être admis, il y a des tests, des essais. Puis lorsqu’on l’est…Il y a les entraînements. »
Jae Joong était à un de ses nombreux entraînements. En vérité, on ne pouvait pas vraiment parler d’entraînement, mais peu importait. Il fasait chaud. C’était en été, Juin ou Juillet, il ne s’en souvenait plus trop. Mais la température atteignait des sommets caniculaire.
Il détestait transpirer. Alors il avait enfilé un simple débardeur blanc, et un jean. Belle erreur, mais il ne s’en rendrait compte que plus tard…
Les « entraînements » avaient lieu dans les rues les moins bien fréquentées de Séoul ou d’ailleurs. Il avait laissé la grosse artillerie chez lui, et s’était contenté d’empocher son Magnum, celui qu’il utilisait dans ses débuts.
« -Hey… »
L’androgyne se retourna. Un voix dans son dos, grave et douce, l’avait interpelé. Il sentit un frisson le parcourir.
Une silhouette sombre, fine. Un noir, habillé d’une simple veste en cuir et d’un jean. Un jeune homme souriant.
Mais dans ses yeux, Jae Joong voyait les flammes de l’enfer….
Il s’était approché, pas à pas, tandis que l’androgyne reculait. Ce dernier se rendit alors compte qu’il était dans une impasse. Une impasse sombre, dans laquelle il avait attéri il ne savait comment. Il s’était alors maudit de ne pas avoir été plus prudent, d’avoir flâné au hasard.
« T’en vas pas, joli garçon…susurra l’autre en parfait coréen.
-Je ne suis pas joli ! » siffla Jae Joong, contrarié.
Il détestait qu’on lui dise qu’il était joli. Ça le mettait terriblement mal à l’aise. Et ce malaise s’intensifiait par le regard que lui portait cet homme. Un regard empli de désir.
L’androgyne se retrouva contre le mur, bloqué. Il n’y avait pas d’issue. Il déglutit lentement. Qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour être ailleurs…
Le noir prit tout son temps pour arriver. Et lorsqu’il fut tout près, il colla sa bouche contre l’oreille de Jae Joong :
« -…Oh, joli garçon est fâché… »
Un éclat lumineux. Une lame. L’androgyne tenta d’attraper son Magnum, en vain. L’autre avait attrapé son poignet à un vitesse fulgurante.
« -Tu veux me faire mal ? murmura-t-il, amusé. Ça tombe bien, moi aussi… »
Il attrapa le débardeur de l’autre, un sourire pervers au lèvres.
« -Mais avant… »
Il passa son couteau au travers du tissu. Jae Joong frémit, bien qu’il n’eut pas été atteint. Le noir mordit alors dans le débardeur, et le déchira avec ses dents.
« -…On va s’amuser. »
L’androgyne envoya alors un coup dans la figure de l’autre.
« …Arrête ça, dit-il sèchement, alors que le noir se frottait la joue.
-Ben voyons…joli garçon me donne des ordres ? »
Un rictus s’était dessiné sur le visage de l’autre. Il empoigna Jae Joong et l’envoya valser contre le sol, face contre terre. Ce dernier poussa un gémissement douloureux.
« -Oh, joli garçon a mal… »
L’androgyne sentit alors un poids dans le bas du dos. Le basané s’était assis sur lui. Puis, une douleur aigue, au niveau des omoplates, l’avait fait hurler de douleur. L’autre était en train de faire glisser la lame dans la chair.
Jae Joong avait pourtant réagi. Le noir était trop occupé à le faire saigner. Il prit donc son Magnum. Et tandis que l’autre achevait son dernier coup de couteau, il se retourna, visant la poitrine de son agresseur.
Une détonnation avait retenti dans l’impasse. Résonnant…encore et encore. Le noir avait eu un rictus. Et il s’était effondré sur Jae Joong. Un portable avait sonné, dans sa poche. L’androgyne fouilla donc le basané et en sortit le mobile. Un SmS.
« Tu as accompli le boulot ? »
Il avait froncé les sourcils, et avait voulu vérifier le numéro. Manque de chance, il s’était évanoui.
« -Et je me suis réveillé quelques jours plus tard, dans un hôpital, compléta-t-il, en fermant les yeux. Le portable n’avait plus de batterie et il fallait un code PIN. Je ne sais même pas si ce type est mort.»
Changmin sentait la sueur couler le long de son dos. Bon sang, c’était la septième bataille qu’il perdait, et ses cartes commençaient à se faire de plus en plus rares. Et le stress montait.
Il ne lui en restait plus que trois.
Tomoko, vraiment surprise par la tournure de la partie, avait ravalé ses larmes. Elle posa son cinq de carreau.
Changmin grimaça en posant un quatre.
« -Plus que deux… » souffla-t-il, nerveux.
La japonaise hocha la tête. Elle posa un sept.
Il posa un six.
« -Plus qu’une… »
La dernière carte de Changmin fut une dame. Une dame de cœur. Un petit espoir qui naissait.
Tomoko retourna sa carte.
Un As de cœur.