voici enfin le chapitre 3 ! désolé d'avoir autant tardé, on a eu quelques difficultés d'écriture et de timing, avec le bac qui a commencé il y a un mois pour nous.
mais bon, on a un peu compensé, il est plus long que les autres ! en espérant que ça vous plaira... bonne lecture !
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Chapitre III
Roméo -Ô mon amour ! ma femme !
La mort qui a sucé le miel de ton haleine
N'a pas encore eut de pouvoir sur ta beauté :
Elle ne t'a pas conquise ; la flamme de la beauté
Est encore toute cramoisie sur tes lèvres et sur tes joues,
Et le pâle drapeau de la mort n'est pas encore déployé la...
Ah ! Chère Juliette,
Pourquoi es-tu si belle encore ? Dois-je croire
Que le spectre de la mort est amoureux
Et que l'affreux monstre décharné te garde
Ici dans les ténèbres pour te posséder ! ...
Horreur ! Je veux rester près de toi, et ne plus sortir de ce sinistre palais de la nuit ;
Ici, ici je veux rester
Avec ta chambrière, la vermine ! Oh ! c'est ici
que je veux fixer mon éternelle demeure
Et soustraire au joug des étoiles ennemies
Cette chère lasse du monde...
Un dernier regard, mes yeux !
Bras, une dernière étreinte ! et vous, lèvres, vous,
Portes de l'haleine, scellez par un baiser légitime
Un pacte indéfini avec le sépulcre accapareur !
Viens, amer conducteur, viens, âcre guide.
Pilote désespéré, vite ! lance
Sur les brisants ma barque épuisée par la tourmente !
A ma bien-aimée !
***
Le dit de Marie" Dans mon rêve, c'était la nuit, tout était sombre, commençais-je avec énergie. Je ne voyais pas grand chose, seulement que tout se passait dans une petite clairière entourée d'arbres. Il y avait un grand bûcher devant moi et au fond je pouvais distinguer un grand bâtiment à l'abandon.
- Quel genre de bâtiment ?
- Comme une sorte de hangar en béton, avec d'étranges inscriptions dessus, rajoutées au fil du temps. Mais il y en avait une grosse, complètement rouillée, qui disait "HYUNDAÏ".
- "HYUNDAÏ" ? C'est par une marque de voitures coréenne, ça ? objecta Chloé en fronçant les sourcils.
- Si et ça me dis quelque chose. Je crois qu'on a du en parler en cours cette année... Sors ta carte ! "
S'exécutant, Chloé sortit le plan et nous nous installions à même le sol au milieu de la grande place où nous nous trouvions. Il y eu quelques minutes de silence pendant lesquelles nous examinions avec soin chaque recoin de Séoul. Quand tout d'un coup Chloé poussa un grand cri en pointant sur la carte un petit endroit à la périphérie de la ville.
" LA ! Regarde ! Dans la forêt, la légende indique qu'il y a une usine désaffectée. Qu'est ce que t'en penses, on essaye ?
- De toute façon on a rien à perdre, répondis-je totalement d'accord avec elle. "
Après avoir décidé de comment nous y rendre, nous consultions momentanément le plan de métro de Séoul pour nous rendre jusqu’à la bordure de la ville. De là, il nous faudrait marcher encore plusieurs heures avant d’atteindre notre but.
La mort dans l’âme, nous commencions la dernière partie de notre périple. Tout était fini. Tout espoir avait disparu, mort avec le soleil. D’ailleurs, ce beau soleil s’était caché derrière l’horizon, plongeant la forêt qui s’étendait devant nous dans un noir absolu, opaque et oppressant. J’échangeais un regard avec Chloé, respirait un grand coup alors que mon amie allumait la torche et que nous nous engagions d’un pas assuré dans les fourrés, droit vers notre destin.
De l’intérieur, la forêt n’avait pas seulement l’air, mais était vraiment oppressante. Le noir était absolu, et sans la lumière de Chloé nous aurions été plongées dans la nuit la plus totale.
Nous continuions à marcher, quand soudain, dans le faisceau de la lampe, nous distinguions toutes les deux un, deux, puis trois petits tas de pierres. Je sentis mon cœur faire une embardée dans ma poitrine alors que Chloé levait précipitamment sa lampe vers le tronc d’un arbre, comme pour tenter d’échapper à cette étrange vision.
Mais ce qui apparu sur le tronc de l’arbre était encore pire. Oui, c’aurait été une très belle mésange si elle n’avait été clouée à l’écorce. Ma respiration s’accéléra soudain à cette vision, alors que mon estomac était tiraillé par la peur. Chloé quant à elle ne put réprimer un haut le cœur et fut prise de frissons incontrôlables.
Mues par une soudaine terreur, nous partions dans une course folle pour échapper au milliers d’ombres qui semblaient prêtes à s’abattre sur nous. Cette course effrénée dura ce qui me sembla de longues minutes, avant de s’arrêter nette, comme si nous avions percuté un mur. La forêt s’arrêtait net. Une vaste clairière en forme de cercle s’étalait devant nous, baignée par un rayon de lune, et sous nos yeux se trouvait l’usine que nous cherchions.
Après un moment d’arrêt, je fus la première à rompre le sortilège qui semblait d’être abattu sur nous à l’entrée de la forêt. Je trouvais au fond de moi le courage de continuer, et m’avançais d’un pas hésitant vers la porte que Chloé éclairait.
« Arrête, c’est ici l’empire de la mort »
Cette inscription, inscrite avec ce qui semblait être de la peinture rouge, nous glaça d’effroi. La peinture n’avait pas eu le temps de sécher et avait coulé, laissant des traces faisant penser à du sang...
« Ecoute » me dit Chloé en m’attrapant le bras. Je tendais donc l’oreille, et porté par le vent j’entendis en effet quelque chose. Cela ressemblait à des voix qui murmuraient toutes ensembles une phrase incompréhensible. J’eus un frisson mais je me saisis de la poignée et fis lentement coulisser la porte qui lança un grincement sinistre qui résonna dans le silence froid du bâtiment.
Reprenant notre ancienne habitude, nous nous engagions petit doigt dessus, petit doigt dessous, dans un long couloir glacial et humide. La lumière s’alluma instantanément, ce qui nous fit sursauter. Une longue rangée de portes s’étalait à notre droite.
Nous marchions de plus en plus vite. Des portes, toujours des portes. Rien que des portes partout sur notre droite. Et à gauche, un long mur métallique. Nous continuions à marcher, jusqu’à arriver à une grande pièce vide, identique en tout points au couloir que nous venions de quitter. Je ne comprenais rien. Il n’y avait rien, rien d’autre que de métal. Intriguée, je regardais Chloé se diriger silencieusement vers une des nombreuses portes.
Comme au ralenti, elle tendit la main vers la poignée de la porte. Elle s’ouvrit lentement vers l’intérieur de la pièce, avec le même grincement que la première. La pièce était plongée dans le noir et un courant d’air glacial chargé d’une odeur étouffante nous parvint. Une odeur de sang... Chloé s’avança courageusement à l’intérieur et je la suivis. Je sentis immédiatement la différence de sol : ici la terre avait remplacé le métal du couloir. Contre toute attente, aucune lumière ne s’alluma à notre entrée. A tâtons, je maudissais Chloé d’avoir perdu notre lampe, cherchant vainement un interrupteur.
Au moment où je commençais à désespérer de le trouver, une lueur rougeoyante venant des fenêtres éclaira la scène...
Nous restions scotchées, choquées par ce qui se trouvait devant nos yeux.
A quelques mètres devant nous se trouvaient les cadavres de Changmin et Junsu, sur deux croix en forme de X. Ni l’une ni l’autre ne pouvait plus respirer. Ils étaient là, juste devant nous, et cette fois la vérité ne pouvait être écartée : ils étaient tous les deux bel et bien morts.
Je fis un pas hésitant vers Changmin, les larmes me brûlant les yeux. Son si beau visage était penché sur son épaule nue, les yeux fermés, pour rester clos à jamais. Je ne me rendais même pas compte que je tendais mes mains pour le toucher. J’en posais délicatement une sur son épaule si douce et caressait sa joue ensanglantée de l’autre.
Les larmes roulaient sur mes joues, infinies, sans que je ne puisse les retenir. Je laissais tristement mes mains s’attarder sur ses bras et sur son torse. Sa peau était si douce... mais froide. Tellement froide, glacée... Je ne pouvais pas le laisser là. C’était impossible je ne pouvais pas.
Aucun lien ne le retenait à sa croix... il ne pouvait donc être que... mes entrailles se glacèrent encore plus alors que j’attrapais son corps mutilé avec plus de fermeté pour le décrocher, l’enlever à son supplice. Son torse dans mes bras, je tirais avec force. Son corps tomba dans mes bras, et mon regard embué se posa sur les cinq longues lames qui l’avaient maintenu droit contre la croix.
Je serais Changmin fort contre moi, je ne l’aurais lâché pour rien au monde, mes larmes s’écrasant sur son dos comme pour le laver de ce qu’il avait vécu...
Le tenant toujours au plus près de moi, je m’effondrais, réalisant que jamais je ne verrais son beau sourire, jamais je ne le sentirais près de moi. Je sanglotais quelques minutes avant de me ressaisir, plus décidée que jamais. Il fallait en finir, et c’était maintenant ou jamais.
Le dit de Chloé Pendant tout le voyage j’avais espéré. Espéré que tout ça ne soit qu’un rêve, que Junsu ne soit pas mort. Mais maintenant j’étais devant son corps et je ne pouvais plus me cacher derrière mes derniers espoirs. Il était mort et moi je ne pouvais que rester là, immobile, à pleurer et à regretter.
Je m’approchais doucement, faisant tous les efforts possibles pour ne pas me laisser tomber au sol, car je savais qu’alors je n’aurais plus la force de me lever. Je m’approchais encore et d’une main tremblante j’effleurais le contour de son visage. Il était si beau... si beau mais si immobile et si froid...
Je ne pouvais le laisser ainsi. Essayant de ne pas regarder les profondes entailles qui parcouraient son torse, je le tirais à moi pour le décrocher de la croix. Quelques gouttes de sang perlant des blessures causées par les pics qui le maintenaient coulèrent sur mes mains. Alors qu’enfin son corps reposait dans mes bras, je tombais à genoux, laissant ma tête reposer sur son épaule. Sur son dos mes larmes se mêlèrent à son sang...
Dans ma tête résonnaient encore les échos de son rire. Qu’est ce que j’aurais donné pour l’entendre rire devant moi, rien qu’une fois. Des images de leurs concerts, des émissions qu’ils avaient tourné... et sur toutes, un sourire et un visage innocent et enfantin. Jamais tout cela n’aurait du cesser. Jamais son sang n’aurait du couler.
De ma main libre je cherchais un appui, quand je sentis soudain quelque chose de froid au contact de ma paume. Je le saisis, réalisant qu’il s’agissait d’une barre de fer. Oui. Je savais ce qu’il me restait à faire désormais.
Le dit de MarieJe me relevais, tout en tenant toujours Changmin d’une main. De ma main libre, j’aidais Chloé qui tenait elle aussi Junsu dans ses bras à se relever. C’est alors que mon regard se posa sur un objet en forme de croissant de lune sur lequel se reflétaient les flammes du feu allumé à l’extérieur. D’un geste je saisis cette faucille et j’observais un instant mon reflet sur la lame. Je me retournais lentement vers Chloé. Nous nous regardions un moment dans les yeux. La tristesse avait laissé la place à une rage froide, sourde et destructrice.
« Chloé... prononçais-je avec difficulté.
- Marie...
- Je sais pas trop quoi te dire... je crois qu’il n’y a pas grand-chose à dire de toute façon...
- Tu crois qu’on se reverra un jour ?... me demanda t-elle avec mélancolie.
Je lui répondis non de la tête.
- Je t’aurais bien prise dans mes bras mais... je veux pas le lâcher...
- ... moi non plus... »
Nous nous dirigions alors vers la sortie d’une démarche assurée. Au moment de franchir la porte, je me retournais une dernière fois vers Chloé et la regardais dans les yeux. Elle tendit son bras qui tenait la barre à mine ; que je croisais sans hésiter de ma main dans laquelle reposait la faucille.
Et là avec un petit sourire désillusionné, nous nous engagions vers la source des flammes...
It's feel like
Beautiful thing… Dal-eui geurim ja arae seonna gwitga-e maemdoneun baram nareul eodiro deryeo galkka...